Le Cantal c'est fini. Nous avons définitivement tourné cette page, très importante, de notre vie. De la ferme du Loriot, il ne reste que peu de trace. Mais une jolie attention de nos voisins: le lieu-dit sur la carte va changer de nom, passant du "Pouget" au "Loriot"! quitté la France, mais pas l'élevage de cochons. Il nous aura fallu de nombreuses années pour nous retourner, et recréer un nouveau modèle, puis un autre, puis un autre, pour enfin sentir que nous sommes sur une bonne route. Notre vie a été tellement chamboulée par cette décision de rentrer "chez nous", et de ce questionner sur ce "chez nous", et de reconstruire à partir de peu un nid douillet, encore, - on dit que la 3ème maison, c'est la bonne - et de relancer notre activité agricole alors que nous n'avons pas de "domaine" comme on dit ici... Bref, j'en avais oublié mon blog avec tout ça. Ma plume a séché. Et l'appel de la page blanche ne s'est pas fait entendre! Happée par la vie sociale, renouer avec des amis d'avant, vivre de près les mésaventures familiales, travailler pour gagner des sous pour pouvoir recommencer... Voilà le fin mot de l'histoire: recommencer.
Il nous aura fallu cinq ans. ça nous mène en 2020: nous commencions à sentir des racines sous nos pieds, notre maison achevée, notre verger planté, notre potager produisant des kilos et des kilos de légumes, et beaucoup de fleurs et d'herbes diverses... les liens renoués, un chien-loup, des agneaux, des poules. Des fêtes, des repas conviviaux, des Noëls "chez nous" en famille, des virées pédestres dans mes Alpes chéries. La joie de vivre au rendez-vous après un temps de doutes et de grosses fatigues.
Puis, en mars 2020, a débarqué dans nos vies un truc étrange. Tellement étrange. Son nom commence par co et finit par vide. Une folie folle. Du jamais vu. Et là, nos racines se sont rétractées, elles ont grillé, séché. Que va-t-on devenir? Ma question est la suivante: nous laisseront-ils encore exister? Et bien voilà, le doute continue à nous assaillir!
Nicolas m'a dit l'autre jour: rassure-toi: le pire est devant nous. Quel rat! Bon, on verra si je reprendrai la plume d'ici quelques jours, semaines, mois? pour parler du tsunami mental qui nous a occupé tant et tant cette année, et pourquoi pas reparler de nos animaux, de notre expérience agricole car il y a beaucoup beaucoup à dire!