Les mois passent, et ma page reste silencieuse. Les mois passent et pourtant, j'ai plein de choses à dire, sans savoir par quel bout prendre le morceau. J'avais nommé le blog "devenir paysan c'est plaisant" avec à l'origine, un objectif simple: informer mon petit réseau personnel de l'avancée des travaux et du projet cochons. Aujourd'hui, nous ne sommes plus dans les travaux, et le projet n'est plus un projet. Nous approchons des quatre ans d'aventure. Alors si le projet devient une vie courante, que la maison est restaurée - bon ok, nous avons attaqué le crépis de la façade... ça reste visiblement un chantier! - et que le blog devrait aujourd'hui être rebaptisé "être paysan c'est souvent plaisant", et bien de quoi vais-je composer mes 2-3 articles annuels? De recettes de cuisine? Non, ce n'est pas moi qui pourrait apporter une touche originale sur ce thème...
j'aime manger, pas cuisiner!!! Donc, en attendant une inspiration qui tarde à venir, voici quelques photos pour ceux qui n'apprécient pas Facebook et le quotidien de la Ferme du Loriot qui y est conté.
Pour commencer, un petit cliché de l'éleveuse de cochons qui prend des rides mais qui, ma foi, me plaît bien. Vous noterez au passage que mes yeux brillent car je m'apprête à enfourner un bout de pizza...
Donc, démarrons avec notre principale production, les cochons. Tout d'abord, il y a les mères, et le père, Pif. Qui est pif. Et savez-vous ce que pif veut dire? On nous l'a donné car il était pif. Or c'est un adorable papa, à la tête bien sympathique, et qui adore se faire papouiller par moi. Le voici donc, qui regarde le photographe. Un bon gars je vous dis! En fait, mes reproducteurs requierent pas mal d'attention pour un problème bien précis, c'est qu'ils ont des poux (hiboux cailloux) et que je rechigne tant à les piquer à l'Ivomec, produit bien chimique qui m'est recommandé par les vétérinaires. Les huiles essentielles ayant un impact malheureusement limité, j'ai commencé à les épouiller simplement. Donc j'y passe du temps, mais au moins, ils se grattent moins. Et l'avantage, c'est que je passe des bons moments d'intimité avec eux. Cela dit, si quelqu'un a un bon conseil à me donner pour les poux, je suis preneuse... Pas de shampoing au pétrole quand même!
Et puis, s'il y a les mères + Pif et bien après trois mois, trois semaines et trois jours, soit le temps de gestation, nous obtenons un joli résultat: des merveilleux porcelets qui nous ravissent à chaque portée. Nous allons fêter notre deux-centième porcelet né à la ferme! Pas mal hein, en deux ans de reproduction... avec le score (on aime les chiffres nous les paysans... on aime se comparer... hé hé... tellement humain), donc avec le score de 10,33 porcelets par mère et par portée. Pas mal pas mal. Nous sommes plus présents durant la mise-bas qu'à nos débuts, et c'est une bonne chose. Les mères aiment ça je crois. Allez, je vous en remets une... on les aime tant.
C'est étrange, sur Facebook, j'avais posté, toute fière, quelques photos de porcelets, et la réaction des visionneurs fût: "ne les tuez paaaaas!". J'en suis restée pantoise. ça pourrait être un autre sujet d'article tiens! Enfin, je dirais simplement: avant de parler de leur mort, laissons-les viiiiivre! Et j'ajouterais: heureusement que je n'ai pas les 200 porcelets devenus adultes sur mes pauvres 8,5 hectares! et je finirais par une dernière petite question: vous en voulez un? parce qu'après un an, ça pèse 200 kilos, et ça mange 365 fois 3 kilos de mélange d'aliments... Mais, suffit de nous le dire!
Donc, c'est aussi cela l'élevage de cochons plein air. S'organiser pour que nous puissions aisément les nourrir, stocker leur nourriture et la paille, que le travail au quotidien reste un plaisir. Et cette année, on peut dire que nous avons atteint cet objectif avec la construction d'un bel hangar en bois, et d'un silo en chêne dans l'ancienne grange, d'une capacité de 20 tonnes (il a fallut renforcer les poutres sous le plancher...), venant compléter nos deux silos de 8 et 16 tonnes. Là c'est bon, on assure. Et pour l'aspect travail-plaisir, nous avons eu l'honneur d'accueillir de merveilleux wwoofers, qui nous ont accompagnés dans nos journées laborieuses. Un vrai bonheur, et que d'énergie, que d'ardeur au travail! Tant d'intérêt, et d'échanges de vue sur la marche du monde, tant de rencontres enrichissantes. Une chose est sûre, c'est que nous avons été boostés, à en rester presque sur les rotules!!
Cette année, nous avons aussi souhaité diversifier notre production et miser dans le végétal avec la plantation d'un champ de pommes de terre, 50% Charlottes, 50% Agata. Sur 1000m2. Fernand notre voisin, nous a aidés, une aide précieuse sur les aspects techniques qui nous manquaient niveau butage, et il nous a prêté son arracheuse de patates, une bien jolie machine ancienne très efficace. Parce qu'à la bêche, je ne le sentais pas trop-là... Il nous reste les deux tiers à ramasser. Dieu que c'est dur. Tous mes respects aux maraîchers. Car je le dis: la terre est basse.
Et Nicolas dans tout ça? et bien... c'est lui en tout petit là-bas! il plante les patates. Il a une tendinite à la main droite, et c'est plutôt dur pour lui sur cette photo. C'est pour ça que je l'ai pris de loin!!!
Et là, il apporte le fourrage en hiver (sans neige) aux Marseillais (z'étaient 13 pour ceux qui connaissent les numéros de départements).
Deux petits clichés pour finir cette bafouille, d'abord en l'honneur de nos deux grands chasseurs, qui adorent également se prélasser dans mes salades lorsque je travaille au potagers. Merci Bogdan et Mirza pour les centaines de rats, rats taupiers, souris et mulots de tout genre qui sont tués, engloutis et digérés jour après jour! Ils nous sauvent vraiment, car vu les tonnes de grains qui dorment dans notre grange...
Et pour finir en beauté, une photo de mon choix. Un brin humoristique. En effet, les cochons goûtent à tout.
Amicalement vôtre et à euh... à dès que possible!
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